Un article de la blogueuse, motard Lise Ravary
Libres. C’est le titre d’un nouvel ouvrage qui raconte des histoires de motocyclistes québécois, certains connus – notamment Sophie Thibault, Michel Barrette, Éric Lapointe et votre humble chroniqueuse – et d’autres qui méritent de l’être.
Mais pour bien refléter la réalité des amateurs de motos au Québec, les auteurs auraient pu ajouter Libres... mais fauchés. Fauchés dans les deux sens du terme: l’immatriculation d’une moto normale coûte 571,48 $, ce qui augmentera sans doute, car l’été 2015 a été meurtrier.
Engin du diable
La moto a mauvaise réputation ici, une affaire de «gangs de bécyk» ou de jeunes fous qui zigzaguent à haute vitesse sur leurs japonaises vert fluo. On parle rarement des cinquantenaires qui vont chez Provigo en Harley, comme moi.
Je crois presque à l’existence d’un lobby antimoto au ministère des Transports. Des fonctionnaires pour qui la moto ne serait qu’un sport dangereux à bannir ou un pied de nez à l’ordre public, jamais un moyen de transport comme les autres. En Europe, c’est tout le contraire: la moto est devenue un mode de transport alternatif encadré et réglementé intelligemment.
Lors du lancement samedi du magnifique livre Libres, histoires de motos, le ministre des Transports Robert Poetï est venu saluer les auteurs, Franco Nuovo et la photographe Laurence Labat. Motocycliste depuis l’âge de 19 ans, le ministre raconte dans ce livre les hauts et les bas que lui a fait vivre sa passion pour la moto.
J’ose espérer que son expérience viendra à bout des œillères des fonctionnaires hostiles aux motocyclistes. J’étais ravie de lire qu’il voit la moto comme une solution à la congestion, pas seulement comme un sport à haut risque ou l’engin préféré des anges de l’enfer.
Formation inadéquate
L’été 2015 a été meurtrier pour les motocyclistes. Quand on analyse les circonstances des accidents, deux éléments émergent: l’inexpérience des conducteurs et l’inattention, voire l’agressivité, de plusieurs automobilistes. Certains ne nous voient pas, d’autres se fichent de nous voir.
Il m’est déjà arrivé de stationner ma moto sur la voie de service de l’autoroute Décarie pour étêter un automobiliste qui s’était réfugié dans un lave-auto après m’avoir frôlée de très très près.
Pour ce qui est de l’inexpérience, et de son corollaire la jeunesse, il faut le dire haut et fort: la formation, chère et obligatoire, est inadéquate. J’ai failli mourir pendant mon cours. Les écoles n’enseignent pas la maîtrise d’une motocyclette, mais comment réussir l’examen de la SAAQ. À moto comme en auto, les jeunes seront toujours plus à risque parce qu’ils se croient invincibles, mais on pourrait leur donner un coup de main en réglementant l’accès aux grosses cylindrées selon les années d’expérience. Simple, non?
L’état des routes
Malgré cette passion pour la moto, j’ai peu roulé cet été. J’ai presque développé une psychose à cause de l’état des rues de Montréal et des routes québécoises. Je ne comprends pas que les cyclistes ne s’en plaignent pas davantage. Encore hier, j’ai failli prendre une fouille à cause d’une crevasse dans la chaussée de la rue Saint-Denis. Derrière moi, me collait aux fesses un bus de la STM. Si j’avais perdu le contrôle, vous ne seriez pas en train de lire cette chronique.
Maudites motos, je vous dis...
Intéressant. Je ne savais pas qu'elle fait de la moto.
Elle souligne qu'une minorité nous casse les oreilles avec leur straight pipes et qu'une autre infime minorité, roule en fou sur les autoroutes. À lire certains commentaires, on nous perçoit que comme des faiseux de bruit ou des fous du guidon.
Effectivement, on paie pour une minorité.
Ride Safe!
wow une journaliste competente ...... alors ils existent LOL
Bravo a Lise Ravary